Suite de mon article sur la gestion de la lumière naturelle en intérieur. Aujourd’hui, je vous propose d’apprendre à gérer les ombres et à adapter vos ambiances en fonction de la luminosité de votre pièce.
Gérer les ombres
Contrairement à ce que nous pourrions penser, les ombres ne sont pas des indésirables, elles sont là pour donner du relief à l’ensemble de votre photographie. De la même manière que vous devez comprendre la lumière pour mieux la gérer, vous devez également apprendre à exploiter les ombres.
Une image sans ombres serait plate et sans intérêt. La répartition des zones d’obscurité et de lumière informe l’œil sur la tridimensionnalité de ce qu’il regarde. C’est pourquoi il est important de bien diriger la lumière pour mettre en valeur les reliefs et les volumes de votre plat.
Les ombres peuvent être adoucies grâce à deux méthodes que vous pouvez facilement appliquer chez vous.
Diffusion de la lumière
Avec une source d’éclairage trop forte, les ombres sont marquées et ne correspondent peut-être pas à l’ambiance souhaitée. Dans ce cas, l’astuce consiste à placer entre la fenêtre et la scène, un voile blanc, une feuille de papier calque ou sulfurisé si son format est suffisant.
Avec une lumière diffuse et douce, les ombres seront plus discrètes sans pour autant avoir totalement disparu.
Principe de la diffusion : un voilage est placé entre la fenêtre et la scène. Attention à la teinte de votre drap qui va avoir une influence sur la température de couleur de la nouvelle lumière.
Sur la photo ci-dessous, l’ajout d’un voile devant ma fenêtre donne un effet complètement différent. Tandis qu’à gauche le blanc des planches et de l’assiette est beaucoup trop lumineux et que la pomme manque de luminosité, avec le voile la photo est beaucoup plus douce, la pomme est mise en valeur et le blanc justement exposé et harmonieux.
Petite astuce si vous ne pouvez avoir recours à un diffuseur : éloignez-vous de votre source de lumière pour adoucir la photo.
Réflexion de la lumière
Avec une belle lumière, il n’est pas toujours nécessaire de la diffuser. Vous pouvez la faire réfléchir pour déboucher les zones d’ombres et ainsi offrir plus de détails de votre sujet. Il existe pour cela des réflecteurs : c’est un accessoire qui se présente sous la forme d’un grand cercle dont la face est recouverte d’une fine pellicule métallisée qui va réfléchir la lumière. Mais avec une grande feuille blanche, un miroir ou du papier aluminium placés à l’opposé de la lumière, vous diminuerez la densité des zones sombres sans dépenser un euro.
Vous pouvez par ailleurs récupérer des réflecteurs dans les barquettes de saumon fumé. Tantôt argenté, tantôt doré, votre réflecteur, en plus de réfléchir la lumière, va réchauffer ou refroidir l’ambiance de votre scène. Une grande plaque de polystyrène fait également un réflecteur économique. Vous pouvez l’utiliser ainsi pour diffuser une lumière douce ou l’envelopper de papier d’aluminium pour une réflexion plus vive.
Placez votre réflecteur légèrement sur le côté de votre scène, face à la lumière pour qu’elle vienne éclairer votre sujet. Vous pouvez placer plusieurs diffuseurs, de part et d’autre de la scène, parfois même au-dessus si cela est nécessaire.
Reprenons la pomme ci-dessus. Pour bien vous montrer la différence avec et sans réflecteur, je me suis placée en contre-jour. A gauche, l’ombre est trop présente et on ne distingue pas très bien la peau. En plaçant mon réflecteur, la pomme est tout de suite mise en lumière.
Le réflecteur n’est pas toujours indispensable. Regardez ces deux images ci-dessous. La lumière de la photo de gauche offre une mise en valeur du relief des meringues. Les rainures sont bien marquées. Ici, il n’y a pas de réflecteur.
En revanche, sur l’image de droite, la lumière est totalement différente avec le réflecteur placé à droite. Le relief des meringues se distingue moins bien. Le résultat obtenu est moins intéressant.
L’une comme l’autre de ces techniques sont des aides précieuses pour améliorer la qualité de vos photographies. Elles ne sont cependant pas toujours évidentes à mettre en place si vous travaillez seul. Il faudra placer votre appareil photo sur un trépied pour libérer vos mains. Il est également possible de maintenir votre réflecteur entre deux boîtes ou en vous servant d’un trépied. Quant au diffuseur, il pourra venir s’accrocher sur la tringle de votre fenêtre. Vous pouvez également opter pour du matériel professionnel abordable en faisant l’acquisition d’un réflecteur/diffuseur tout en un (une vingtaine d’euros).
Rien à faire, la lumière manque chez vous ? Adaptez vos ambiances !
Quoi que vous fassiez, où que vous vous placiez chez vous, vous manquez toujours de lumière ? Ce n’est pas pour autant que vous devez abandonner. Qui a dit qu’une image devait être absolument lumineuse ?
Voyez différemment le potentiel photographique de votre intérieur. Profitez d’une faible lumière pour réaliser des ambiances plus sombres, moins colorées et adaptez en conséquence vos post-traitements.
Noir, marrons, gris, bleu foncé sont de bonnes couleurs pour ces ambiances. Si vous prenez du blanc, celui-ci paraîtra gris, sale et on remarquera ce manque de luminosité. Je vous le déconseille.
Placez-vous plus ou moins proche de votre fenêtre pour mettre en lumière une partie de la scène et plongez le reste dans l’ombre par exemple.
Utilisez tout de même un réflecteur lorsque des ombres sont vraiment gênantes sur la scène.
Je vous donne ci-dessous quelques exemples de photographies prises lors de journées assez sombres, soit à cause du temps, soit à cause de l’horaire tardif des prises de vue. J’ai adapté mes scènes en utilisant des ambiances sombres. Le post-traitement a été très important pour apporter de la lumière sur le sujet principal. Je n’ai pas cherché à adoucir les ombres, au contraire, l’ambiance obtenue donne un effet “cocooning” très intéressant.
À vous de jouer !
La lumière est une merveilleuse base de travail mais elle reste difficile à gérer au quotidien. Ne vous découragez pas, multipliez les essais. C’est bien évidemment l’expérience qui fera de vous un meilleur photographe. Voici quelques exercices pour vous aider.
- Prenez le temps d’observer la lumière. Posez votre sujet à photographier près d’une fenêtre. Placez-vous face à lui, sur sa gauche, puis sur sa droite. Abaissez-vous à son niveau, puis relevez-vous. Observez quels sont les effets de chacun de vos mouvements sur l’éclairage du sujet. Réalisez cet exercice dans différentes pièces et jugez laquelle est la plus propice pour vos photographies.
- Prêtez attention aux ombres et essayez-vous aux techniques de la diffusion et de la réflexion. Voyez comment ils viennent illuminer votre scène en fonction de leur placement : à la verticale, sur le côté, au-dessus. Réalisez des photographies avant/après pour comprendre leur utilité.
Est-il judicieux d’acheter ou de fabriquer une boite à lumière (Lightbox) pour la photographie culinaire afin de pouvoir d’éclairage doux et sans ombre ?
.. pouvoir disposer d’éclairage..
Bonjour Virginie, merci pour le partage. C’est un très bel article de blog. J’aime beaucoup le rendu de vos images. Les tons doux et pastels que vous avez sont magnifiques. Vous avez su dégager toutes les notions fondamentales de la lumière pour flatter les sujets. Bravo !
Bonjour Virginie,
Je poste rarement des commentaires sur des blogs, mais là j’avoue que j’ai tellement apprécié la qualité des articles que je les ai tous lus.
Je prends énormément de photos de mes recettes pour mon blog et j’ai toujours trouvé mes photos un peu bof
Parfois elles sont top mais sans que je sache exactement pourquoi…
C’est beaucoup plus clair pour moi maintenant merci.
Pour mes prochaines photos, je vais mettre en application et je vous ferai un retour.
Bonne journée
Maio