Rentrons aujourd’hui dans le vif du sujet avec la gestion de la lumière naturelle en intérieur. Je vais vous expliquer comment trouver le bon endroit chez vous et comment orienter votre source lumineuse par rapport à votre scène.
Le bon endroit, le bon moment
La meilleure manière de trouver le parfait emplacement de votre scène est d’essayer les différentes pièces de votre intérieur et de vous placer à différentes distances de votre source lumineuse. Voyez comment la lumière se diffuse.
Choisissez la pièce la plus lumineuse en faisant attention à son orientation. Le soleil ne doit pas y être trop présent au risque de rendre vos ambiances trop chaudes. Préférez une pièce où la lumière est plus neutre avec des murs blancs ou gris afin d’éviter toute influence sur le rendu de votre plat.
Placez-vous à côté d’une fenêtre à sa hauteur, sur une table qui vous servira de support de travail. Faites entrer un maximum de lumière en ouvrant les fenêtres, les vitres sont comparable à un filtre.
Il sera intéressant d’observer comment votre pièce est éclairée tout au long de la journée. Vous serez à même d’évaluer au mieux les caractéristiques de la lumière ambiante en fonction du temps qu’il fait et de la position du soleil. Réalisez plusieurs essais et notez les plus belles heures de la journée.
La gestion de l’éclairage sera différente selon les saisons. Le printemps et l’été sont propices à une belle luminosité sur une grande partie de la journée. C’est à cette période que vous aurez la possibilité de vous entraîner librement, sans être contraint par la durée d’ensoleillement. En automne et en hiver, les jours raccourcissent et vos prises de vues se feront sur une plus courte durée. La lumière y est d’ailleurs plus difficile à gérer.
Le soleil arrivera aussi différemment dans votre pièce (si elle n’est pas exposée Nord) tout au long de l’année. L’hiver le soleil est plus bas qu’en été, il sera donc beaucoup plus gênant car il risque de baigner votre pièce d’une lumière trop chaud et trop dure.
Photographier avec la lumière naturelle, c’est devoir s’adapter au temps qu’il fait. Un exemple flagrant : les journées où le soleil alterne avec les nuages en l’espace de quelques secondes. Ces changements ont tout de suite un impact sur vos photos. D’un coup, votre scène est joliment mise en lumière, légèrement chaude, bien équilibrée et puis un nuage arrive, et la scène est assombrie et bleutée. Dans ce cas, vous n’aurez pas d’autre choix que d’attendre le retour du soleil pour garder une harmonie sur l’ensemble des photos que vous prenez.
Le choix de l’emplacement n’est pas toujours évident et il faut parfois de nombreux d’essais avant de trouver l’endroit idéal. J’ai testé plusieurs pièces, plusieurs placements, j’ai longtemps photographié dans ma cuisine mais maintenant, je reste dans ma salle. Pourtant l’exposition y est bien différente. Dans ma cuisine le soleil ne donne à aucun moment de la journée. Mais dans ma salle, il y est présent toute la matinée et peut même parfois être gênant en plein hiver pendant quelques heures. Hormis cette contrainte à laquelle j’ai su m’adapter, les conditions sont idéales pour mettre en valeur mes scènes : une grande porte-fenêtre, des murs neutres, une parfaite proximité avec ma source d’éclairage, et une certaine chaleur que je n’avais pas dans ma cuisine. Au fur et à mesure, j’ai appris à composer avec la météo et à connaître le meilleur moment de la journée pour photographier, été comme hiver, avec ou sans soleil. Vous prendrez également rapidement vos repères.
L’orientation de la lumière
Votre position par rapport à l’éclairage ainsi que l’angle de prise de vue choisi vont considérablement jouer sur la perception de votre scène. En tournant autour de votre sujet ou en vous plaçant à différentes hauteurs, vous remarquerez facilement comment la lumière change son relief, sa brillance, sa texture, ses couleurs.
En photographie culinaire, nous pouvons positionner la source lumineuse par rapport à notre scène de deux manières différentes : sur le côté et en contre-jour. Ce serait une erreur de vous placer dos à la source d’éclairage : votre silhouette masquerait la lumière.
Lumière de côté ou trois-quarts
De côté, la lumière vient frapper le sujet sur sa gauche ou sur sa droite et éclaire une partie de votre sujet. L’ombre se trouve à l’opposé de votre source lumineuse. En utilisant cette orientation, vous pouvez parfaitement jouer avec un effet de clair-obscur pour rendre votre scène mystérieuse et dramatique. Placez une grande feuille noire à l’opposé de la lumière pour assombrir un peu plus les ombres.
En tournant votre scène de trois-quarts (comme sur la photo ci-dessous), l’éclairage apportera un rendu encore plus naturel à votre scène. Votre plat est représenté tel qu’il est : son modelé, son contraste et ses couleurs sont clairement définis. Cette orientation, facile à gérer, est conseillée pour vous habituer à maîtriser la lumière du jour.
Lumière en contre-jour
Lorsque la lumière se situe derrière votre scène, elle apporte un effet plus mystérieux provoquant des ombres plus marquées face à votre objectif. Les textures vont se révéler sous l’oeil de votre objectif !
L’inconvénient du contre-jour réside dans la représentation des couleurs. Si votre sujet présente une surface humide (une crème, une sauce, une tarte aux fruits…), l’orientation de la lumière va créer un reflet blanc. Trois solutions s’offrent à vous :
- changer l’orientation de la scène,
- vous positionner vous-même différemment,
- utiliser un filtre polarisant. Il va révéler les couleurs et les matières en supprimant les reflets.
Un exemple concret avec ce pâté aux pommes de terre. Par le jeu des ombres et de la lumière, le modelé de la croûte est mis en valeur mais sa belle dorure est dégradée.
Avec le filtre polarisant, la différence est très nette : le reflet a disparu pour laisser place à une croûte dorée.
Toutefois, les reflets ne sont pas toujours un inconvénient, cela va dépendre du sujet à photographier et de ce que vous voulez montrer à votre spectateur. Regardez à nouveau la photographie des fritures prises en contre-jour. Ce qui rend gourmand un chocolat, c’est qu’il soit brillant. Le contre-jour révèle à merveille cette caractéristique, il serait dommage de retirer le reflet de la lumière.
Le contre-jour sert aussi à mettre en évidence la transparence ou la couleur d’une boisson.
Un dernier exemple
Pour terminer cet article et ainsi vous montrer une dernière fois l’influence de la lumière en fonction de son orientation, j’ai fait 2 photos d’un verre.
La première photo, ci-dessous, a été prise avec une fenêtre venant de droite. Cette lumière met en valeur l’aspect rafraîchissant du verre parsemé de gouttes d’eau. On les distingue bien.
En plaçant mon sujet face à la lumière, le résultat est complètement différent. Nous ne percevons plus les gouttes d’eau sur le verre. Mais on distingue mieux la surface de l’eau et les glaçons mis en relief par la lumière. Voyez également la différence entre les 2 dégradés de couleurs obtenus.
N’hésitez donc pas à tourner autour de votre sujet, à changer la position de votre scène par rapport à votre source de lumière. Vous pourriez être surpris par les différents résultats.
Dans mon prochain article sur la lumière, je vous expliquerai comment gérer les ombres et que faire si vous n’arrivez pas à avoir une bonne lumière chez vous.
Très intéressant! Moi qui ai beaucoup de mal à photographier des recettes en verre ou bocal, cela va peut-être m’aider 🙂 Bonne journée!
Merci pour cet article, c’est très intéressant ! Trouver le bon coin chez soi, ce n’est pas facile ! Dans mon salon aussi c’est pas mal niveau lumière.
Par contre, à partir de l’heure d’hiver, c’est impossible de prendre des photos en lumière naturelle la semaine, je pars, il fait nuit, je reviens il fait nuit … Déprimant …
Excellent article. Merci pour ce partage. Ça va m’ aider à essayer de mieux dompter la lumière.
Très bel article également. J’ai moins l’habitude de photographier en intérieur, mais la lumière a l’air plus simple à maîtriser et à contrôler. Vos photos culinaires sont magnifiques, vous faîtes un travail remarquable.
Bonjour Viirginie, merci pour cette mine d’informations. Que me conseilleriez vous en terme d’éclairage continu (nombre de « torches », marque, puissance,…) ?
Merci.
Bonjour Mamadou,
Tss tss tss, vous n’avez pas bien lu mes articles. 😉 Je travaille uniquement en lumière naturelle. Je n’utilise pas d’éclairage.
Je ne peux pas du tout vous renseigner, désolée.
Ooops le mauvais élève. J’ai fouillé dans tous vos articles en pensant que j’avais loupé l’information.
Merci pour votre réponse. Il ne me reste plus qu’à trouver un meilleur emplacement. En hiver ça va être compliqué